Argentine - San Juan
Je roule à travers le desert.
Les paysages continuent de changer bcp +
vite que dans le sud.
Maintenant apparaissent des pains de sucre tout
verts. La journée avait pourtant bien commencé....
Visite d'un site inca
datant du 15e siècle, beaux paysages, recontre avec un serpent ...
surement vénimeux vu les couleurs.
Bref, vers 14 heures je me fais piquer
par une abeille en roulant.
Puis la piste reprend, et intuition, vers
17 heures, je me demande si je ne ferais pas mieux de m'arrêter dans le
petit hôtel que je viens de croiser.
En effet, la piste continue sur pas
mal de kilomètre, et ne sais pas quand je pourrais trouver un camping.
Je
décide de rouler un peu. Erreur grave, toujours écouter sa petite voix
qui te dit, gros naze arrête toi ca va chier...
Bon évidemment, rien à
l'horizon comme prévu, encore 2 heures de piste.
La je suis crevé, sale
et j'ai faim.
Vous voyez le voyage ça se résume à bouffer chier dormir.
Deux heures + tard, uno poquito camping municipal : sauvé, qu'il
croyait.
Arrêt, je pose la meule, et 1 des 7 ouvriers qui mangent dans le
camping m'invite à manger et boire.
Jusque là, rien de bizarre. Attendez,
attendez, ça vient.
Je m'abstient de boire leur vin et attaque le coca,
c'est pas mieux, mais je garde l'esprit clair.
Discussions, je goute le
cabrito (chevreau à la broche), et les types qui bossent sur la 40 sont
en week end : ça tise sérieux.
2 heures + tard, vers 21 h, nous rejoind
un type encore + bourré que mes lascars : c'est un fonctionnaire de la
municipalité. Honnête comme pas 2, vous me connaissez, je décide de
parler du prix de la nuit.
La, les ouvriers me repondent, pas la peine
c'est gratuit.
Sauf que mon fonctionnaire est persuadé que les ouvriers
qui habitent la commune ont touché le prix du camping.
Vous commencez à
sentir l'embrouille ?
Tout ça au milieu de la picole. Rigolez, rigolez.
Bref, ça dégénère comme prévu et un des ouvriers agresse verbalement par
el señor de la municipalidad lui mettra un pain, puis 2,3,4 etc.
J'essaye de les séparer, les autres ouvriers morts de rire. Laisse c'est
un sale politicard.....
La séparation dure disons.....5 secondes. Je
baisse les bras.
Il est 22 heures, et ma tente est toujours sur la moto.
Buena noche tout le monde et j'enfourche mon destrier mécanique et
tchao.
1flic est venu vers 20 heures et pour le calmer, les types lui
ont offert un verre de pinard.
J'ai pas envie d'avoir affaire aux flics,
je me casse.
Départ de ce que je croyais mon sauvetage pour la nuit,
mais c'est pas fini, ahahahaharg !
Une heure pour sortir de San Jose, la
ville est longue de 10 km et de nuit je ne trouve pas ma direction, je
demande les uns me disent par là, les autres demi tour, je crois que je
vais les mordre.
Ne jamais rouler de nuit, c'est une règle à
l'étranger.......
Les gens sortent, on est vendredi, les motos et vélos
roulent sans lumière, c'est l'horreur au point de vue sécurité.
Bon je
finis par sortir de ce trou à rat, pour en trouver ...un autre.
A 5 km
de la ville. je m'engage dans un petit chemin dans le désert, et là, je suis
vraiment seul.
J'essaye un demi tour, mais la garce est chargée et mon
guidon, à droite, bute sur la sacoche réservoir : pas de rayon de
braquage : quelques coups de gaz + tard et voila la belle ensablée, plantée
net sur une bosse.
Je hurle dans ce desert qui bien sur ne répond que par
un profond silence méprisant.
Gag, il commence à pleuvoir, et les orages
grondent et déchirent la nuit : ce bo jan pleureraie.
Dégouté, sale,
pas affamé, crevé, me disant mais si ca se trouve les flics argentins me
cherchent, enfin vous imaginez le petit vélo.
Je me couche à même le
sable, trop naze pour monter le tente, la pluie se calme. Il fait frais,
je garde tout, même mon slip, rajoute un tee shirt sur ma tronche de
motard pour les moustiques et la dengue.
A ma panoplie de parfait crado
sdf, je me mettrai le double toit par dessus pour le froid et la flotte.
Un autre vélo s'ajoute au premier : un scorpion a Mendoza, un serpent vénimeux sur la piste, une araignée de 512458796 cm de large à une station et ces bêbêtes la, sortent la nuit pour chasser hum ? Tant pis je serai mordu.